L'orgue de barbarie de Bernard et Philippe

Strioscopie ou comment visualiser les mouvements de l'air

invible.jpg

 

 Il existe plusieurs techniques de visualisation des mouvements normalement invisibles de l'air:

ombroscopie, strioscopie, méthode Schlieren, filtrage du plan de Fourier, méthode du contraste de phase, PILS pure in line shadowscopy, etc...

On peut en observer plusieurs facilement en visitant le palais de la découverte à Paris.


l'animation du genre montrée ci-dessous est l'équivalent, pour les mouvements de l'air; de ce qu'est l'analyse spectrale pour les sons.

un lien vers le site de l'auteur de ces .gif.

 Le vortex en régime transitoire                   

 

vortex en transition.gif

 

 

une autre transition extraite de  la thèse d’Augustin Ernoult

 

Le site  d’Augustin Ernoult  

 

 

cliquez dans l'image 

transition ernoult.png

 

Ce .mp4 permet de visualiser une transition ralentie 500 fois on peut y visualiser et mesurer que le passage du silence au régime buccal qui est établi en 0.05 seconde dans une première phase puis les oscillations se mettent en place avec une fréquence plus élevée sur un harmonique d'abord pendant un temps équivalent donc un total de l'ordre du dixième de seconde, c'est le régime buccal avec ses bruits de bouche et d'attaque. Puis dans une troisième et dernière phase, avec une fréquence plus basse, celle du fondamental ou premier harmonique le temps nécessaire pour que les  ondes stationnaires soient en place avec les ondes réfléchies qui s'accumulent en s'accordant sur le résonateur que forme le corps de flute qui génère alors la fondamentale et les harmoniques, c'est le régime stationnaire et sa résonance qui superpose et additionne les ondes réfléchies et donc amplifie la pression acoustique. Saurez-vous calculer la fréquence de ce fondamental, en comptant le nombre de battements à la seconde dès que ce régime est stable en fonction du laps de temps pendant lequel on peut l'observer?

 

 

le vortex stabilisé d'une flute ouverte

 

 

 

  le vortex stabilisé d'un bourdon

  ged-ani3.gif

 

 

Ces images sont obtenues avec un banc de strioscopie laser et du gaz CO2    

 

 

banc CO2.gif

 

 

L'auteur montre même qu'avec le calcul il peut reconstituer la forme du vortex et le champ des vitesses à partir des données enregistrées.

 

vitesse sortie.gif

 

Cette animation nous confirme que le vortex passe plus de temps en dehors du corps qu'en dedans comme expliqué dans l'article ondes et pulsations.

 

Le vortex passe alternativement de l'intérieur à l'extérieur sans jamais se briser. Il est en fait couplé avec les ondes stationnaires réfléchies du corps résonnant.

 

Mais cette animation montre aussi que la vitesse après la sortie de lumière varie pendant chaque oscillation entre 7 et 22 m/s (en observant la couleur en sortie de lumière) mais sur une courte distance. Sur le parcours jusqu'à la lèvre supérieure cette vitesse moyenne dans le jet est plus régulière et proche des 7 m/s ceci est très éloigné des 40 à 42 m/s qui sont pris en compte dans nos diapasons pour une pression de 11 à 13 cm d'eau. L'auteur de l'article affirme que cette vitesse augmente principalement lorsque le vortex est à l'intérieur du corps de flûte, ce que l'on peut effectivement observer grâce aux couleurs.

 

 

celles d'une flûte à bec sur le site de Philippe Bolton:

   miko_mov2.gif     miko-movie-inverse.gif

 

 

La strioscopie autrement dénommée la méthode Schlieren permet de mettre l'invisible en évidence!
Cette technique d'imagerie semble complexe et inabordable, pourtant elle est bien plus simple à utiliser qu'on ne l'imagine, la mise en œuvre est certes délicate mais accessible...

 

 

Une vidéo sur youtube sur l’effet Schlieren avec un fond noir en lumière artificielle

 

Une autre sur l’effet Schlieren  en plein jour

 

 La  strioscopie sur dailymotion

 

une autre de  dailymotion sur les mouvements de l’air

 

 

une photo du montage (coté prise de vue) extraite de cette vidéo. Comme on peut le constater un simple bricolage qui ne demande pas du matériel très professionnel:

montage strioscopie.png

 

 

 

 

 Mes expériences ont branché Olivier qui nous donne des explications et qui a rédigé un article sur le sujet assez bien justifié et documenté avec un matériel différent et surtout simplifié.

 

 

Cette méthode relativement ancienne (150 ans) ne demande qu'un matériel restreint. Une fois réglée elle est facile d'utilisation, et s'effectue dans une ambiante ordinaire tant du point de vue de la température que l'éclairage habituel qui ne gêne pas l'expérience.

Elle utilise en principe un miroir concave sphérique réfléchissant,  ceux des télescopes sont paraboliques mais utilisables tant que le diamètre est faible par rapport à la focale, une caméra, une source lumineuse "ponctuelle" donc de très faible diamètre et enfin, un couteau de Foucault ou un filtre qui coupe l'image de la source ponctuelle.

 

Pour ceux qui veulent jouer sur la formation des images des miroirs:

animation flash du stigmatisme d’un miroir sphérique

 

 

animation flash d'un miroir sphérique dan les conditions de Gauss

 

Enfin c'est ce que toutes les expériences que j'ai trouvées sur l'internet expliquent avec une foule de détails et schémas.

 

schema-R.png

 

 

C'est le couplage avec une caméra à très grande rapidité de prise de vue (plusieurs centaines d'images par seconde) qui est récent et qui permet de mettre en évidence des phénomènes cachés et intéressants.

 

 

 

Montage de mon banc

 

Il existe peut-être une solution économique que je n'ai pas encore testé:

 

miroir kevlar.png

 

 

 la construction d'un miroir selon la méthode des miroirs solaires en  mylar sans limite de dimension, mais il faut soigner la qualité optique de la surface en aillant une feuille particulièrement bien tendue...

Dans cette vidéo le foyer est à une distance proche du diamètre ce qui est idéal pour concentrer des rayons de soleil pour faire un four solaire. Pour un banc de strioscopie il faut une longueur focale de plusieurs fois le diamètre donc un miroir fabriqué avec une "bosse" moins haute ou profonde selon le coté où on se place...Donc en gros il faut injecter moins de volume d'air dans l'interstice entre la feuille de mylar et le support qui prend une forme de calotte sphérique. Un miroir parabolique est envisageable mais un miroir sphérique est justement plus recommandé....et je pense que contrairement au titre de la vidéo ces miroirs sont justement sphériques et non pas paraboliques.

 

 

Le matériel en ma possession:  le miroir acheté en février 2022.

 

le miroir de 25 cm de diamètre 325€ au moment de l'achat distance focale 5 fois le diamètre:

miroir1-R.jpg   miroir2-R.jpg 

 

pour la  source lumineuse ponctuelle avec lanterne et fibre optique 195€+9€ frais de port:

source2-R.jpg   source1-R.jpg

 

Dans un premier temps j'ai envisagé la caméra de mon ordinateur pour permettre les premiers essais, une logitech 9000 pour son faible encombrement, la possibilité de mise au point manuelle et un branchement en USB 2.

caméra.jpg      Sony_DSC-HX50.jpg  handycam.jpeg

 

 Mais les essais montrent l'importance d'un téléobjectif et d'une optique large. La suite a été assurée avec mon appareil photo un sony DSC-HX50 pour son zoom *30 puis aussi avec une caméra qui dégage mieux l'espace où placer la source ponctuelle (quand je l'utilise).

 

  

et un exemple de  caméra haute vitesse économique envisageable mais toujours non disponible.

 

Les  vidéos des champions du slow motion.

 

Le miroir est monté sur un barillet (fait maison en contre-plaqué) pour orienter le point focal et le fixer fermement sur un rail en aluminium profilé de 3 m (récupération d'une règle aluminium en stock) en utilisant la rainure en T pour y glisser des tasseaux filetés.

 

tasseau.jpg

 

 

 

 

 

barillet1-R.jpg   barillet2-R.jpg

 

https://static.blog4ever.com/2010/06/419759/artfichier_419759_6900181_201702072015533.jpg      miroir+barillet2-R.jpg

 

La source et le couteau de Foucault, avec un dispositif de réglage en longueur sont fixés à l'autre extrémité. reste à trouver les réglages pour la prise de vue.

 

La source ponctuelle est déplacée avec un écran d'avant en arrière puis de gauche à droite pour  chercher et trouver le plan de Fourrier avec la bonne distance à deux fois la distance focale du miroir (5 fois le diamètre de 25 cm soit 1.25 m donc 2.5m pour le plan de fourrier) et un écart minimum entre la source et son image pour y placer l'objectif de la caméra avec ou sans couteau de Foucault.

 

 

Une première tentative avec la chaleur d'une bougie et observation à l'œil est réussie et concluante!

 

Mais un constat:

avec couteau de Foucault, son positionnement et celui de la caméra sont très "pointus" sur les distances, l'angle ou la mise au point et le moindre écart fait perdre facilement le contraste sur l'image.

 

Étonnamment le couteau de Foucault présent sur toutes les vidéos que j'ai consultées s'est révélé inutile!

 

Il suffit que l'image de la source ponctuelle passe en dehors de l'objectif de la caméra. La qualité de mes vidéos ne semblait pas affectée par cette disposition et même s'en trouve améliorée à mon avis.

Depuis il m'a été expliqué que l'iris de l'appareil joue le rôle du couteau de Foucault et que la différence fait que dans un cas on utilise le centre de l'objectif et dans l'autre la périphérie pour former l'image (voir le commentaire en fin d'article). Ce qui peut être une explication envisageable.

 

avec le couteau de Foucault et l'image dans le champ de l'objectif         

 

montage avec couteau foucault.png

 

 

sans le couteau de Foucault et l'image en dehors du champ de l'objectif


 
montage sans couteau de foucault.png

 

 

 

 La première vidéo avec ce banc et la chaleur d’une bougie. La caméra est placée derrière un couteau de Foucault dans l'axe optique:

 

Une deuxième vidéo l’image de la source est en dehors de l'objectif et il n'y a pas de couteau de Foucault.

 

 

 

le 3°essai toujours sans couteau de Foucault avec une autre caméra et des réglages différents je commence à comprendre un peu ce qui influence le contraste

 

3° essai-R.jpg

 

 

et la vidéo de l’essai N°3

 

 Une remarque qui m'a été utile par la suite c'est l'observation de l'amélioration du contraste en observant la division de l'écran en deux zones verticales sombres et claires en opposition au bords des franges des remous qui proviennent par hasard de l'équipement et du vêtement de l'opérateur derrière la caméra.

 

 

 

Une autre tentative avec un filtre photo UV avec son disque opaque au centre (et finalement excentré) pour cacher l'image de la source:

 

 

Le filtre UV avec une pastille au centre     l'image est dans la pastille      l'ensemble avec la caméra

filtre-R.jpg     FiltreUV +point-R.jpg     DSC01649-R.jpg

 

La vidéo du 4° essai

 

 

Quelques mouvements de caméra pour montrer l'influence de la position et des reflets du fond, par contre on peut constater que la caméra dans l'axe de l'image de la source n'est pas la meilleure position. De plus en fin de vidéo mon inexpérience me fait confondre l'image de la source et l'image de la flamme de la bougie. Dans le même genre dans la vidéo je parle du reflet du point noir sur le filtre alors que vérification faite il s'agit du reflet d'un boulon de la platine de montage. Ma conclusion est fausse puisqu'à force de déplacer la caméra au moment où je retire le filtre, le reflet de la source est hors champ de l'objectif de la caméra. Ce qui me fait croire que le filtre est inopérant mais me conduit à tenter l'expérience en supprimant aussi la source voir la suite ci-dessous:

 

 

La piste de l'amélioration du contraste par la mise en place d'un fond avec deux zones une claire et une autre sombre dans le style ci-dessous donne une amélioration très nette de ce contraste obtenu dans l'essai n°5 en donnant un reflet dont le fond est contrasté et en opposition de couleur avec les bords de l'image des remous de l'air chaud. Ce dispositif est installé en lieu et place de la source ponctuelle.

reflets noir et blanc-R.jpg

 

 

L’essai N°5:

 En faisant diverses autres expériences, où l'on découvre que l'on peut aussi se passer de la source ponctuelle:

 

le doute et la perplexité m'envahissent! cette vidéo semble contredire ce qui est expliqué dans ma documentation.

 

Les  explications théoriques actuelles affirment "D'une manière imagée l'idée fondamentale de cette méthode est de retirer la lumière qui n'a pas été déviée par l'objet. En effet seuls les rayons déviés par celui-ci correspondent à des turbulences (ou fréquences spatiales hautes en optique). Pour réaliser cela, il faut d'abord réaliser une image de la source de lumière à l'aide d'une lentille convergente. À l'endroit précis de l'image géométrique passent les rayons qui n'ont pas subi de déviation (fréquences spatiales nulles). On les élimine avec un filtre. Les autres rayons (qui ont été déviés) ne sont pas focalisés au même endroit et peuvent donc passer afin de former une image filtrée. En résumé, on élimine le fond continu de l'image et, conséquemment, les détails ou turbulences de l'objet, qui étaient « noyés » dans ce fond continu, ont un contraste grandement amélioré."

 

La seule explication, pour moi, était que la source ponctuelle et son image dans le même plan de Fourrier à 2 fois la distance focale permettent de localiser précisément la zone où placer l'objectif de la caméra et l'écran noir et blanc, c'est là sa seule utilité. A mon avis, la lumière de la source ponctuelle n'est pas suffisante pour une bonne qualité de la prise de vue et donc lorsqu'on fait passer le trajet optique du reflet de la source ponctuelle dans l'axe optique de la caméra ceci oblige à y interposer le couteau de Foucault qui alors devient indispensable pour éviter l'éblouissement.

 

J'ai bien sur tenté plusieurs types d'éclairages d'ambiance et toujours obtenu un résultat équivalent toujours sans la source ponctuelle ni couteau de Foucault ou filtre...

 

Depuis Jean-Louis un professeur d'optique à  supoptique de Palaiseau est venu vérifier chez moi les conditions d'éclairage et du montage dans mon atelier-laboratoire (en fait mon garage). Il m'affirmait que ma méthode n'est pas logique et qu'il doit y avoir une source annexe.

 

En cherchant un peu il est arrivé à la conclusion que la zone  claire du dispositif d'augmentation du contraste avec les deux pastilles noire et blanche jouent  le rôle d'une source mais qui n'est pas ponctuelle. Ce qui me parait plausible.

 

Le couteau de Foucault est alors existant puisque l'image de cette source est formée en dehors de l'objectif de la caméra de prise de vue et donc l'image de fond est coupée de ce fait.

 

l’essai N°6 avec un contraste qui me semble maximum avec les conditions d'éclairage suivantes:

L'éclairage d'ambiance est absent (ou réduit) la source n'est pas ponctuelle mais une zone fortement éclairée et disposée dans le plan de Fourier pour obtenir un fond contrasté en opposition avec les franges de l'image de l'objet à observer: l'air en mouvement au dessus de la bougie.

 

 

 

Compléments

 


Les expériences de strioscopie commencent à faire des émules chez les constructeurs amateurs d'orgue de barbarie: Olivier un autre constructeur amateur d'orgue de barbarie s'est penché sur le sujet et il nous produit un   article personnel assez bien documenté.

 

Il y a aussi quelques réactions sur un   forum scientifique Futura-science mais ils n'ont aucun lien avec la facture d'orgue.

 

Mon matériel m'a permis de vérifier la possibilité de mise en place de l'expérience. Il me reste à améliorer, en utilisant éventuellement la méthode de filtrage par contraste de phase, le mode d'éclairage et le choix de la caméra avec son système de fixation et ses réglages.

 

Il existe deux méthodes de filtration par le plan de Fourier (avec ou sans le couteau de Foucault) ou par contraste de phase.

Pour l'instant je n'utilise que la première méthode dans le plan de Fourier.

 

 

 

 Méthode du filtrage dans le plan de Fourier

filtrage-fourier.png

 

 

Un exemple de matériel disponible chez Nova un disque de détrammage.

 

 

  Méthode du contraste de phase

couteau de foucault-R.png

 

 comparaison

 

filtrage comparaison.png
 

 La seconde méthode par contraste de phase est à l'étude mais pas encore réalisée. La raison est simple je ne sais pas comment fabriquer une lame de verre dont l'épaisseur déphase la lumière de λ/4.

Au passage il faut noter qu'une longueur d'onde ne peut qu'être celle d'une lumière monochromatique et non pas celle d'une lumière blanche. Mais en cherchant un peu ça devrait venir...

 

 

 

Par ailleurs il faut pouvoir observer un vortex dont la fréquence de battements oscille entre 30 et 1600 Hz.

 

Pour la caméra une première possibilité plutôt qu'utiliser une caméra à haute vitesse (difficile à se procurer et à utiliser) c'est de conserver une caméra ordinaire et utiliser une lumière stroboscopique comme dans l' expérience de la corde de Melde.

 

 

 

 

Avec ce genre de matériel  un stroboscope qui n'a pas à être en source ponctuelle mais en lieu et place de la source avec les fréquences visées.

 

      stroboscope.gif     stroboscope-R.png
     

ou            
stroboscope conrad.jpg

 

Cela peut permettre d'observer le vortex stabilisé, mais pas le vortex en formation lors de la transition. On peut déjà faire pas mal d'expériences sur le domaine en attendant, puisque les mouvements du vortex sont par définition stables en fréquence!

 

Une autre solution en cours d'étude consiste à utiliser une carte Arduino pour piloter un ensemble de Leds et se bricoler un stroboscope à bon compte.

 

 

Pour la suite les choses à faire sont encore nombreuses:

 

- comprendre comment faire un essai en contraste de phase

- choisir une caméra ordinaire la mieux adaptée

- se procurer ou fabriquer un stroboscope (à partir de leds pilotées par une carte Arduino)

- faire un premier essai de prise de vue en stroboscopie

- construire un banc d'essais pour les flûtes avec une soufflerie régulée, variable en pression et surtout avec de l'air chauffé ou un gaz d'indice différent

- construire des flûtes d'essais avec des cotés transparents et différents type d'écarts sur un paramètre à la fois pour aborder le véritable but de cette opération: "qu'est-ce qui influence nos flûtes"?

- comment conserver les différences de températures pendant les manipulations (l'air dans le corps des flûtes va se chauffer pendant l'expérience et la réfraction va diminuer)

- faire une série d'essais avec ces flûtes transparentes en faisant varier chaque paramètre puis analyser pour en déduire quelque chose...

 

 

un exemple de flûte à coté transparente:

flute transparent.gif

 

 

 

 Par contre il existe une autre méthode que la strioscopie! L’interféromètre de wollaston

 

 

 Strioscopie gaz.gif

 

 

Historique

 

 Pour nous actuellement, ces images permettent la mise en évidence de la formation du vortex qui passe alternativement de l'extérieur à l'intérieur du tube résonateur.

 

La connaissance évolue et se propage encore plus lentement. Chaque progrès conserve des erreurs et des aprioris, reflets de l'ignorance de son époque. Une innovation pose toujours plus de questions qu'elle n'apporte de réponses.

 

L'humanité a mis longtemps à vaincre des croyances comme celles universellement partagées à cause de nos observations quotidiennes et intuitive de nos sens toujours très limités et facilement mis en défaut!

 

Par exemple la terre était plate elle était fixe et le ciel tournait autour d'elle elle était donc le centre du monde et ce pour toutes les religions!

 

Aujourd'hui chacun admet volontiers qu'elle est sphérique (sauf quelques intégristes islamiques pour qui le coran est écrit par Dieu et pour qui il est logique que Dieu ne parle qu'en arabe, allez voir les discussions de ceux qui défendent encore la thèse d'une terre plate), qu'elle tourne sur elle même et qu'elle tourne autour d'un soleil  qui lui même est en rotation sur un bras d'une galaxie perdue dans un univers sans aucun centre et pourtant en continuelle expansion, et tout ça sans en avoir une expérience réelle et sensible uniquement par la science et la confrontation des idées et de la logique.

 

Les consciences n'ont pas accepté et intégré immédiatement ces nouveautés comme une conception exacte du monde réel.

 

Les scientifiques ont lutté pour contredire tous les dogmes et vaincre les croyances quasi religieuses au péril de leur vie, certains sont même morts brulés vifs sur le bucher allumé par des intolérants religieux pour n'avoir pas renié leurs convictions.

 

Finalement  ils n'ont été reconnus et compris qu'après plusieurs siècles de controverses.

 

"Il est vain de persuader un homme d'une réalité,
même expérimentalement démontrable,
qu'il ressent comme contraire à sa conception du monde."
Jean Fourastié,

 

 

L'évolution de la compréhension de ce phénomène que l'on se propose d'étudier a été lente et parsemée d'erreurs:

 

Le livre de Dom Bedos "l'art du facteur d'orgue" qui date de 1770 et qui reste une référence pour nos facteurs d'église actuels, reste très flou sur le sujet. Ce qui est normal compte tenu des moyens de l'époque.

 

Par la suite les facteurs d'orgue comme Cavaillé Coll l'ont étudié en soufflant de la fumée dans les flûtes et ils en ont déduit que la lame d'air était fixe et qu'en butant sur la lèvre supérieure elle se dédoublait pour former deux vortex; un intérieur et un extérieur. Conclusion fausse à cause de la persistance rétinienne et difficilement corrigée par la suite.

Par contre il a produit une étude sur la loi de correction qui porte son nom.

 

Cette affirmation admise par Emile Leipp et rectifiée par H. Bouasse deux acousticiens pourtant plus récents est restée longtemps la seule.

 

Emile Leipp  qui ne connait pas l'orgue, ni l'orgue de barbarie a commit des erreurs majeures quand il en parle dans son ouvrage "acoustique et musique" jusqu'en 1971:

 page 218 il confond la lèvre supérieure et le biseau confusion qui prouve son ignorance du sujet avec l'assurance d'un spécialiste de l'acoustique, une spécialité voisine mais pas celle de l'orgue de barbarie qu'il prétend expliquer. Cela contribue à perpétuer des confusions malheureuses avec en plus l'affirmation qu'il a levé les ambiguïtés un comble! en plus il produit un croquis avec une flûte couchée à l'horizontale, une lumière aussi large que la hauteur de bouche et prétend que les autres appellent son biseau lèvre inférieure alors que c'est lui qui ne sait pas où est la lèvre inférieure de la pure mauvaise foi. Mais encore une source de confusion!

 

il affirme dans le paragraphe suivant:

"La forme d'une lame d'air est bien régulière et fixée une fois pour toutes. Il suffit que le biseau soit placé au bon endroit pour que la lame d'air vienne s'y briser et produire, à coup sûr, le son."

Une simplification digne d'un véritable conte pour enfants quand on sait que le vortex est turbulent et qu'il passe alternativement de part et d'autre de la lèvre supérieure sans se "briser" donc tout sauf fixe et que c'est le corps de flûte qui agit comme un résonateur la "lame d'air" comme il dit est un vortex qui agit comme excitateur!

Donc il y a aussi des erreurs dans les livres (mais encore moins que sur l'internet)

 

H. Bouasse a produit des  études très intéressantes sur l’acoustique des instruments à vents vers 1930.

Par exemple il recommande déjà de rayer l'expression consacrée "la lèvre contre laquelle le courant va se briser" et cela 40 ans avant Leipp et sans avoir utilisé la strioscopie. Mais étonnamment il commet une erreur fondamentale sur les couches limites, il écrit :" l'air glisse sans frottement le long des parois latérales ". Ce qui est inexact puisqu'on sait justement que l'air est immobile au contact d'une paroi et que la zone de transition est certes fine et constitue une couche limite qui peut être laminaire ou turbulente tout un chapitre de la dynamique des fluides.

 

 voir aussi  l’article suivant sur  les instruments de l’orchestre nettement plus récent que les ouvrages d'Henri Bouasse.

 

Plus récemment (dans les années 1990) Neuville Fletcher et d'autres ont expliqué et mis en œuvre des notions plus modernes comme le nombre d'Ising pour conserver le timbre sur l'ensemble d'un jeu.

Le diagramme d'Ising montre l'ensemble des points croisements de: largeur de lumière/hauteur de bouche sur grille logarithmique.

Un lien vers les explications de MMD (malheureusement en anglais) sur le  nombre d’Ising et son application aux diapasons

Les publications de Neville Fletcher malheureusement uniquement en anglais (section D:  acoustique musicale  sont particulièrement recommandées).

Très peu pris en compte par les facteurs français actuels, mais bien plus par les facteurs américains, australiens et même japonais. Ce qui peut expliquer une partie de la maigreur de leurs résultats dans les appels d'offres internationaux pour la construction d'orgues neufs.

 

 

Pour les francophones, la plus théorique des façons d'aborder le sujet, c'est d'apprendre ou de réviser les lois ou équations de Bernoulli, Bessel, Maxwell, Poisson, Stockes, le nombre de Reynolds, les couches limites laminaires et turbulentes; la dynamique des fluides en somme, puis de lire les thèses du LAM ou de l'IRCAM mais là, on est plus dans l'amateurisme qui est ici l'objectif initial, donc à réserver aux fondus des maths et de la physique (si si j'en connais).

 

 

Visiblement on n'a pas encore produit de vidéos plus poussées sur notre sujet! Quelles questions devraient être posées dans une coopération entre un laboratoire scientifique bien équipé et un facteur d'orgue curieux ?

Un exemple de coopération!

 

 

influence des variations de:

- pression ou diamètre d'alimentation?

- De largeur de lumière?

- de hauteur de bouche?

- de décalage de la lèvre supérieure?

- Où sont les ventres et les nœuds (de pression ou de vitesse) dans un corps résonnant? Et surtout celui le plus proche de la bouche qui est à la fois partiellement ouverte et fermée?

- Comment le vortex se comporte dans une flûte phicophone?

- Quelle est l'influence des états de surface dans la zone du biseau entre le noyau et la lèvre inférieure?

 

Autant de questions qu'un scientifique qui dispose de ce matériel, ignore et ne peut étudier, faute de flûtes construites avec ces caractéristiques et modifications  (de plus avec des cotés transparents). Alors qu'un facteur d'orgues, lui peut les fabriquer, mais il ne peut les étudier seul sans la strioscopie ou d'autres méthodes comme l'analyse spectrale et les sonagrammes.

 

 

 

Mes sources de documentation

 

Les explications de wikipédia!

 

 

 Voire avec un  matériel rudimentaire dans son salon

 Quelques éléments sur la recherche de la focale et l'alignement du couteau de Foucault

 

Une expérience de strioscopie en couleur:

https://www.youtube.com/watch?v=SwVKdTgPUoY

 

Quelques explications sur la méthode de contraste de phase (ou test de Lyot) légèrement différente du couteau de Foucault:

http://www.optique-ingenieur.org/fr/cours/OPI_fr_M03_C04/co/Contenu231.html

 

http://strock.pi.r2.3.14159.free.fr/Ast/Art/Bath/Contraste-10.pdf 

 

 

http://www.astrosurf.com/tests/contrast/lame.htm 

 

 

http://airylab.fr/le-test-du-contraste-de-phase-ou-test-de-lyot/ 

 

 

http://www.astrosurf.com/tests/articles/contrast/contrast.htm

 

 

Aujourd'hui sur un sujet plus limité, nous disposons d'outils gratuits et accessibles pour  l’analyse spectrale des fréquences de nos flûtes.

 

Ou encore celle d'un  anonyme  sur les anches qui prend correctement en compte les couches limites dans le canal avant la lumière. (sur lesquelles il y a encore beaucoup à dire)

Et le phénomène de Weber

L'influence des  couches limites et la nature des bois ( je ne crois pas à l'influence de l'essence des bois mais à l'influence l'état de surface des parois).

L' acoustique de la flûte à bec (modélisation et analyse spectrale) de Anne- Emmanuelle Abrassart

Il existe aussi de nombreux articles de scientifiques étrangers qui sont très en avance par rapport aux collaborations timides de nos facteurs professionnels avec nos laboratoires nationaux.

 

Une  étude pour montrer l'évolution des connaissances sur le domaine.

 

Pas de doute la période actuelle est riche de nouveautés et de promesses sur la physique de nos flûtes. De nouvelles notions sont à la portée de ceux qui vont se pencher sur le domaine qui est loin d'être épuisé!

 

 

Quelques vidéos complémentaires:

https://www.youtube.com/watch?v=7HDG6zNfbfw

 

 

 

https://www.youtube.com/watch?v=QpP4qM8wcNM

 

 

https://www.youtube.com/watch?v=JvHZT_wBpUE

 

 

https://www.dailymotion.com/video/x8yn9d

 

 

https://www.dailymotion.com/video/x16f0uw 

 

 

https://www.dailymotion.com/video/x16eokd

 

 

https://www.dailymotion.com/video/x16exo9

 

 

https://www.dailymotion.com/video/x16elam

 

 

https://www.dailymotion.com/video/x16eouh 

 

 

https://www.dailymotion.com/video/x16dic5

 

 

https://www.dailymotion.com/video/x16dpdx

 

 

https://www.youtube.com/watch?v=oTzOHjhBZFY 

 

 

Un exposé intéressant de Benoit Fabre souffler n’est pas jouer.

 

un exposé sur la nature du matériau PVC:

https://www.youtube.com/watch?v=cgfcR8ctW7c

 

 Une vidéo sur d' autres manières de visualiser le son.

 

 

 Quelques discutions sur les forums:

https://www.usinages.com/threads/les-outils-danalyse-en-musique-mecanique.88888/

 

 

https://forums.futura-sciences.com/physique/773765-strioscopie.html

 

 

 

 

Humour 

 

Comme moi, on peut parler d’un sujet sans rien y connaître à condition de s'appuyer sur une bonne documentation.


 

 

 

Pourtant quand il parle de l’orgue il n’y a aucune erreur!

 

 

 

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer



18/03/2016
20 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 290 autres membres